ZENOAH G260PUM |
J'ai reçu ce matin, par la poste un nouveau moteur : le Zénoah G260PUM (fig 1). La boîte, en carton marron gris semble bien triste par rapport à ce que le modélisme nous a habitué. Mais, KOMATSU ZENOAH se fiche bien de la présentation flatteuse qui cache souvent du bien piètre matériel. En ouvrant la triste boîte, on découvre un magnifique moteur à la finition de production industrielle où le but principal est de satisaire le client. Le carburateur, ses vis de fixation, le joint et la trompette d'admission sont dans un petit sachet séparé. Une clef à bougie faisant aussi tournevis cruciforme est aussi fournie. Ajoutez à tout cela une notice explicative qui donne vraiment des renseignements utiles sur l'utilisation de ce moteur et vous aurez la preuve qu'une production industrielle n'a rien à voir avec certaines productions faites seulement pour le loisir. |
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Au premier abord, ce moteur ressemble énormément à son prédécesseur le G230 PUM. Seul la forme plus carrée et plus importante des ailettes de refroidissement permet de les distinguer. J'ai bien dit au premier abord car en réalité, toutes les pièces maîtresses sont différentes et non interchangeables entre les deux versions. Il s'agit vraiment d'un nouveau moteur. Ce moteur se présente donc comme un monocylindre 2 temps à refroidissement liquide d'une cylindrée de 25.4 cm3 (au lieu de 22,5 pour son aîné). Il fonctionne avec un carburant à base d'essence auquel on ajoute 4 % d'huile de synthèse de bonne qualité (je recommande même 5%). Son allumage est composé des mêmes pièces que son prédécesseur c'est à dire qu'il est électronique, qu'il comporte un volant magnétique qui induit un courant dans une bobine qui au travers d'un thyristor charge un condensateur. A un moment donné (changement du champ d'induction, le thyristor coupe le circuit électrique et le condensateur se décharge dans le primaire de la bobine haute tension dont le secondaire envoie alors un courant très haute tension à la bougie qui émet une étincelle. |
La première bobine (rouge)
est aussi équipée d'un fil supplémentaire destiné
à l'arrêt du moteur par mise à la masse de l'allumage.
Ce moteur est équipé d'un lanceur manuel très robuste
(moteur industriel oblige) pour le démarrage.Le carburateur (de
marque Walbro) est équipé d'une pompe d'amorçage
avec un reflux vers le réservoir et d'un starter en plus des
réglages habituels de richesse à haut et bas régime
et d'une butée de ralenti. La description de ce moteur est aussi
valable pour le G 231 PUM de 22.5 cm3 de cylindrée. Ces deux
moteurs ne se différencient que par leur valeur de l'alésage
du cylindre : 34 mm pour le 260 et 32 mm pour le 231. Je crois que le
mieux pour examiner ce moteur en détails est de le démonter.
Un dernier conseil : si vous avez à démonter ce moteur, munissez-vous de joints neufs pour le remontage. En effet, les joints se tassent au niveau des vis de serrage et de ce fait, leurs faces ne sont plus parallèles. Ces joints usagés nécessitent un serrage plus fort et donc un risque de déformation des pièces. |
Démontage et description |
1 - Bougie Avant toutes choses démonter la bougie. Il s'agit d'une bougie à culot long d'un diamètre de filetage de 9,85mm (mesuré sur 2 bougies de marques différentes, c'est bien les côtes anglo-américaines). Le moteur est fourni avec une bougie de marque CHAMPION (réf RZ7C). Une équivalence NGK est CMR7H. Ce sont donc des bougies " résistives " (présence de la lettre R dans les références), qui sont sensées ne pas créer de parasites radio. Je conseillerais tout de même de les munir en plus d'un capuchon anti-parasite (expérience et constatation après la dernière course de Bourges en 2003). Ces bougies ont un indice thermique de 7, c'est à dire qu'elles sont très froides. Par temps très chaud, on peut même monter des indices 8. Attention : l'embout cannelé de ces bougies n'est pas démontable. |
2 - Lanceur Dévisser les quatre vis de fixation. Oter le lanceur. On constate tout de suite le sérieux de la construction : il s'agit d'un lanceur à dents de loup où aucune pièce ne reste en contact après le démarrage du moteur. Pour changer la corde, ôter la vis centrale, ôter les trois pièces métalliques centrales (repérer bien leur sens de montage), ôter la dent de loup puis la poulie (attention au ressort). Oter la corde cassée puis la remplacer par une de 3 mm de diamètre et de 1 m de longueur (vous ne pourrez pas tout embobiner mais c'est exprès). Passé le bout libre de la corde au travers du lanceur puis remettre la poulie en place. Remettre en place la dent de loup puis les pièces métalliques. Remettre la vis sans la bloquer. Ôter la corde restant de la poignée puis la glisser sur la corde qui dépasse du lanceur jusqu'au contact du lanceur. Tirer doucement sur la corde pour que la poulie fasse un tour et demi afin de pré contraindre le ressort, vérifier le bon fonctionnement puis faire deux nuds pour bloquer la poignée. Bloquer la vis centrale. |
4 - Plaque de fixation Démonter les 3 vis de la plaque puis ôtez là. Cette plaque en dural de 6 mm d'épaisseur possède les mêmes points pour las fixation du moteur que celle du G23. Il n'y aura donc aucun problème pour remplacer sur son modèle un G 230 PUM par un G 260 PUM (vive le standard industriel). |
3 - Allumage Débrancher tous les fils (bougie sur la bougie, liaison bobine rouge à bobine grise, fil d'arrêt si utilisé. Démonter la bobine grise (2 vis). Mettre le moteur au point mort bas (ceci pour éviter que la bobine rouge ne vienne se coller sur les aimants du volant magnétique). Démonter la bobine rouge (2 vis). Démonter la bougie. |
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3 - Volant magnétique Tenir le volant magnétique
avec la clef spéciale (outil personnel). Avec une clef plate
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4 - Carburateur et entretoise anti-chaleur Son démontage ne pose aucun
problème (2 vis). Ce carburateur a un passage de 12,7 mm (contre
11,52 à l'ancien G23). Le carburateur est muni d'une petite trompette
qui, paraît-il apporte du couple. |
5 - Chemise d'eau Elle est en aluminium décolletée
et anodisé en noir. L'entrée et la sortie du refroidissement
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6 - Cylindre Desserrer puis dévisser en croix, les quatre vis de fixation du cylindre. Réalisé en alliage d'aluminium spécial, il comporte aussi, de moulage la culasse. La forme interne de cette dernière a été améliorée par l'emploi d'une bougie de plus petit diamètre. La forme est désormais hémisphérique avec un plat de 7 mm. L'intérieur de la culasse est propre mais brut de fonderie. Le cylindre est chromé à l'intérieur de son alésage. Il n'y a pas de parois de séparation entre le piston et le fond des transferts. La lumière d'échappement est de forme trapézoïdales avec les angles arrondis. Les transferts (fig. 4), au nombre de quatre sont distants (gauche - droite) de 48 mm. Leur largeur utile sans la barète centrale de chacun est de 23 mm et leur profondeur de (48-34)/2, soit 7 mm. |
La lumière d'admission est rectangulaire (légèrement ovale) avec les angles arrondis. Pourquoi les angles des lumières sont-ils arrondis : tout simplement pour resserrer le segment du piston afin qu'il ne cogne pas dans le haut et le bas des lumières. A ce sujet, toutes les lumières sont chanfreinées dans le même but. L'embase du cylindre fait 7 mm d'épaisseur. Cela n'est pas très épais et ayant l'expérience des anciens modèles, pour le remontage de ce cylindre, l'emploi d'une clef dynamométrique est pratiquement indispensable. Dans le bas de sa jupe, le cylindre comporte une saignée intérieure verticale mettant en communication l'intérieur du carter et le trou d'actionnement de la pompe du carburateur. |
7 - Segment et piston
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Le piston de ce moteur ne comporte qu'un seul segment (fig. 5) afin de réduire les frottements mécaniques (donc échauffement). Ce segment peut être enlevé maintenant. Pour cela, avec vos deux ongles de pouce, écartez le à sa jointure (juste ce qu'il faut) puis le faire glisser vers le haut. Effectuez cette opération avec beaucoup de douceur car le segment est très fragile. Avec une petite pince à becs, éventuellement meulés, ôter les circlips qui tiennent l'axe de piston. Mettre en place l'extracteur (fig. 6) puis extraire l'axe. Attention au roulement à aiguilles et aux deux rondelles entretoises. Le piston est en alliage d'aluminium coulé. Dans sa face interne, il est muni de renforts car il est très mince ailleurs. En effet, pour des raisons d'équilibrage (masses du vilebrequin) ce piston ne doit pas être plus lourd que celui de la version 22,5 cm3 (G231PUM) malgré un alésage supérieur de 2 mm. Les bords des encoches pour le passage des gaz dans les transferts sont donc renforcés. Au remontage, il faudra tenir compte de la flèche sur la tête du piston qui doit être tournée vers l'échappement. Sinon, la jointure du segment serait en plein milieu de l'échappement, le segment s'écartant à ce niveau bloquera le piston dans le cylindre. L'axe de piston est en acier traité. Son diamètre est de 8 mm et il est allégé par un perçage de 5 mm. Au remontage, il faudra changer les circlips. L'axe de piston, ainsi que le roulement et l'entretoises sont les mêmes que l'ancien G23. |
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8 - Embiellage Pour sortir l'embiellage complet
bielle + vilebrequin,(fig. 7 et 8), il vous faut séparer
les deux pièces du carter. Pour cela, il suffit de démonter
les quatre vis sur la face extérieure du carter côté
volant magnétique. Cela se fait sans aucun problème car
le vilebrequin est monté libre dans les roulements. |
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9 - Carter Le carter (fig. 10) est donc en deux pièces de fonderie aluminium et si on se fie à la nomenclature, si une pièce est abîmée (logement de roulement qui aurait pris du jeu par exemple) on ne peut pas la remplacée seule. Il faut racheté les deux car ils sont appairés (une partie doit être usinée assemblée). L'une des deux parties est aussi le support à la bobine d'allumage. Ne pas percé ce support pour permettre un meilleur refroidissement de la bobine par exemple car il arriverait à se fendre à sa base (je suppose que c'est l'aspiration de la bobine par les aimants du volant qui crée, à chaque tour du moteur, une déformation microscopique du support, et s'il a été affaibli par des perçages casse). Les deux demis carters sont centrés par 3 plots. |
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Caractéristiques
relevées au cours du démontage:
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Caractéristiques
générales
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Couples
de serrage
Ces valeurs sont très proches des valeurs données pour le montage. Elles sont en générales un peu supérieures mais cela est normal car il s'agit d'un démontage (un petit + pour décoller la vis) et non d'un montage. |
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Relevé
du diagramme de distribution
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A la lecture de ces chiffres, on peut dire que l'on a affaire à un moteur de " grands sports ", je ne dirais pas " course " mais presque. Le décalage de la valeur des transferts avec celle d'échappement ainsi que la valeur d'échappement par elle même laisse présager que ce moteur aura un gain non négligeable de puissance en le montant avec un résonateur. |
REMARQUES Tel
qu'il se présente, ce moteur est le choix à faire si on
pratique le loisir sportif et surtout l'enduro. Ce moteur est capable
de tourner pendant 24 heures sans s'essouffler. Ce moteur a tout de
même une puissance spécifique de 124 cv/litre (137 pour
le 231) sans résonateur et avec 169 cv/litre (187 pour le 231).
Dans le cas de ce moteur, le résonateur procure une augmentation
de puissance d'environ 36 % (35% pour le 231). |
CONCLUSIONS A
utiliser sans modération tel qu'il est livré. Ce moteur
est parfait pour l'enduro mais un peu faible pour du FSR O. N'hésitez
pas à le graisser en employant un mélange à 5%
d'une huile d'excellente qualité. En tournant avec 3% d'huile,
il n'y a aucun gain perceptible de puissance (par contre j'ai une tête
de bielle qui a bleui). Utilisez très peu d'huile de ricin dans
votre mélange car elle a tendance à calaminer le moteur
et le pot. |
C. L - ©sillage.rc - mars 2004